Mangez moins salé !

La quantité maximale d'apport en sel recommandée par l'OMS est de 5 grammes par jour. Or, 40 % de la population consomme plus du double, soit 12 grammes par jour. C'est beaucoup trop, puisqu'il y a un lien direct entre l'excès de sel dans l'alimentation et bon nombre de maladies cardio-vasculaires, telles que l'hypertension artérielle.
Pourtant, le sel, ou plus exactement le chlorure de sodium, est indispensable aux cellules de l'organisme. Sans lui, nous serions condamnés à mourir de déshydratation. Sachez que la plupart des échanges et des réactions chimiques se déroulent dans un milieu liquide. Or, pour que l'eau puisse entrer ou sortir d'une cellule, il faut une force qui l'attire. Cette pression est soit créée par une source d'énergie - c'est ce que l'on appelle un échange actif -, soit tout simplement par une différence de concentration en chlorure de sodium entre l'extérieur et l'intérieur : les liquides passent passivement du milieu le moins concentré vers le plus concentré.
Ce n'est pas le seul rôle du sel : les ions de sodium sont indispensables au système nerveux et aux muscles, ils contribuent à la bonne transmission des influx nerveux, tandis que les ions de chlore constituent un des éléments du suc gastrique qui nous aide à digérer nos aliments.
C’est principalement le rein qui régule la concentration du chlorure de sodium de tout l'organisme. Une partie est tout de même éliminée par la transpiration. Ces pertes doivent être constamment compensées. En réalité, nous avons besoin d'à peine 2 grammes de sel par jour pour un bon fonctionnement de l'organisme.
En cas d'excès, le sel provoque à long terme des complications sur le plan vasculaire (hypertension, AVC, troubles du rythme cardiaque), sur le plan rénal mais aussi sur le plan osseux. Un taux élevé de sel dans le sang favorise en effet, une élimination accrue de calcium dans les urines. Au bout de plusieurs années, cela peut se traduire par une diminution de la densité minérale osseuse et une aggravation de l'ostéoporose.
70 % du sel consommé provient des plats industriels et de ceux consommés dans les restaurants ou les fast-foods. Si l'industrie agro-alimentaire l'utilise, c'est pour ses propriétés bactériostatiques. Autrement dit, le sel a le pouvoir de freiner la multiplication des micro-organismes responsables de l'altération des aliments.
Puis, sachez que le sel est très économique, puisque changer d'agent conservateur provoquerait un manque à gagner de 6 milliards d'euros pour l'industrie agro-alimentaire.
Pourtant il suffirait de réduire de 30 % l'apport sodé (passer de 9 à 6 grammes par jour) pour diminuer la fréquence des accidents vasculaires cérébraux de 22 %, et celle des infarctus du myocarde de 16 %. 25 000 vies seraient ainsi sauvées en France chaque année.

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